Studio Matters

L’exposition du Palais Galliera n’est pas consacrée aux créations d’Azzedine Alaïa (1935-2017), mais présente pour la première fois sa collection patrimoniale exceptionnelle, qu’il a constituée au fil des années.

Cette collection, commencée en 1968 après la fermeture de la maison Balenciaga, dont il récupère de précieuses pièces, témoigne de l’intérêt d’Alaïa pour l’étude de la haute couture et pour le développement d’une approche historique et patrimoniale de sa propre discipline.

Composée de près de 140 pièces parmi les plus exceptionnelles, l’exposition retrace l’histoire de cette collection inestimable qu’Alaïa a réunie dans le plus grand secret et qui n’a jamais été dévoilée de son vivant, ni en France ni à l’international. Organisée par créateur, la scénographie met en valeur chaque pièce à travers des regards tournants et des confrontations de matières, de couleurs et de formes.

La déambulation se veut particulièrement fluide : les socles continus sont ponctués de grands aplats permettant de distinguer clairement les différents créateurs tout au long du parcours, tout en apportant les informations nécessaires. Les podiums et soubassements noirs, ainsi que les murs rouges, créent une ambiance immersive et rendent hommage aux couleurs des salles du Palais Galliera lors de sa réouverture en 2014. La typographie La Romie, inspirée de formes calligraphiques, allie élégance et lisibilité, apportant ainsi une grande clarté visuelle.

Pour clore leur visite, les visiteurs sont invités à se rendre en Salle Matisse, au Musée d’Art Moderne, situé juste en face du Palais Galliera. Là, sont exposés trois costumes de scène dessinés par Henri Matisse pour les Ballets russes en 1919, illustrant le dialogue entre mode et art, une thématique particulièrement chère au couturier.